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6 faussaires devenus maîtres dans la contrefaçon d'oeuvres

Entrez dans l'univers mystérieux des fraudeurs d'art, des faussaires sans scrupules qui se sont enrichis grâce à la vente de faux objets d'art.

Faussaires
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Les plus grands faussaires que l'histoire de l'art a connus ont réussi à tromper les plus grands experts en art et les collectionneurs. Certaines de leurs fausses oeuvres se retrouvent actuellement sur le marché de l'art et peut-être même dans des musées.

Il n'est pas rare qu'un musée découvre qu'une de leurs oeuvres de grand maître est en fait l'oeuvre d'un faussaire.

Voici les histoires des plus connues.

David Stein

David Stein

David Stein, homme aux mille noms et au coup de pinceau sans pareil, a fait vibrer les États-Unis, la France et même le Canada, au moyen de faux contemporains presque parfaits.

Nombre de faussaires sont également des personnalités du monde de l’art contemporain : c’est entre autres le cas de David Stein. Bien qu’il ait été condamné à plusieurs années de prison pour avoir peint et mis en marché des faux tableaux, Stein a fasciné le monde par sa personnalité excentrique et son activité hors du commun, menée pratiquement au grand jour.

Au cours de sa carrière, le faussaire a eu recours à au moins une quinzaine de pseudonymes, dont le plus connu est le nom usuel sous lequel on le connaît : David Stein. C’est pourtant sous le nom d’Henri Abel Abraham Haddad que naît le faussaire, en 1935, à Colombes (France). Aussitôt qu’il commence à s’intéresser à la contrefaçon d’œuvres d’art, il déménage aux États-Unis, où son commerce fluctue : sur le continent américain, les œuvres d’art se vendent plus cher, et les bas prix de Stein attirent les foules.

Faussaire d'oeuvres contemporaines

Contrairement à beaucoup d’autres ayant choisi la contrefaçon d’œuvres d’art, David Stein est versé dans la veine contemporaine de la chose : il copie Henri Matisse, Paul Klee, Georges Braque, Andy Warhol et Marc Chagall, tous des artistes vivant à peu près à son époque.

C’est d’ailleurs ce qui le trahit : en 1966, Marc Chagall, en visite New York pour installer ses œuvres à l’Opéra Metropolitan, aperçoit des œuvres dans une galerie signées par lui qu’il n’a jamais vues auparavant. L’artiste déclare les faux aux autorités, et un mandat d’arrestation est issu pour David Stein.

Son arrestation

Refusant de se laisser arrêter, Stein fuit en Californie. Durant un an, le chef de police Joseph Stone est à sa poursuite, et finit par l’arrêter. Stein est condamné à 4 ans de prison, durant lesquels il noue un étrange lien avec le policier Stone, qui est fasciné par ses talents et lui demande de peindre pour lui. Au milieu de sa peine, Stein est expulsé en France.

Il ne revient à New York qu’en 1972, où Joseph Stone l’aide à se réintégrer à la société. Il demeure dans la grosse pomme 15 ans, avant d’être à nouveau expulsé, en 1987. David Stein trouve alors refuge au Canada, à Montréal, où il participe à des tournages de films et peint à nouveau, dans le cadre de ces films—cette fois-ci des toiles dans le style de Degas et de Modigliani.

De faux Andy Warhol au MoMA

On pourrait ici se méprendre et croire que Stein a renoncé à l’activité criminelle, mais on serait dans le tort : de 1982 jusqu’au début des années 1990, il verse ses confidences à Stéphane Korb, photographe et journaliste français.

Il lui confie entre autres le secret de quatre faux Warhol, des peintures à l’effigie de Superman, signées Andy Warhol 1960, vendues en 1985 à de riches collectionneurs et exposées au MoMA de New York à la mort d’Andy Warhol lui-même, en 1989. Durant cette rétrospective, deux visiteurs, amateurs d’art et de bandes dessinées, mettent à jour la toute dernière œuvre de David Stein. Accablé par le scandale, il est à nouveau obligé de fuir, cette fois en France, où il meurt, en 1999, d’un cancer de l’estomac.

Documentaire sur sa la vie de Stein

De son vivant, Stein a pris part à la production de plusieurs documentaires sur sa carrière de malfrat et est également paru sur des plateaux d’entrevues télévisées. Bien qu’il ait vécu dans l’illégalité, son activité originale et vécue au vu et au su de pratiquement tous a éveillé l’imaginaire et fasciné les gens.

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Fernand Legros

Fernand Legros

Excentrique et sans gêne, Fernand Legros est le plus grand fraudeur de la seconde moitié du vingtième siècle, doublé d’une personnalité publique étrange.

Considéré comme l’un des plus grands fraudeurs du marché de l’art dans la seconde moitié du 20e siècle, Fernand Legros a établi un marché international de faux.

Né en Égypte et s’étant par la suite installé en France, Legros obtient par alliance la nationalité américaine.

Rencontre avec Elmyr de Hory

Après avoir fréquenté l’école de Louvre, il fait la connaissance d’Elemer Hoffman, mieux connu sous le nom d’Elmyr de Hory, faussaire spécialisé dans l’imitation de signatures, ancien élève du peintre Fernand Léger. Legros, qui commence à faire son nom sur le marché de l’art, prend Elmyr de Hory sous son aile, et ensemble, ils esquissent les fondations de l’une des plus grandes fraudes de l’histoire du marché de l’art.

Durant 20 ans, Fernand Legros achemine en Europe, aux États-Unis et en Amérique du Sud des tableaux produits par Elmyr de Hory, imitant plusieurs grands peintres du 20e siècle.

Le faussaire repéré

En 1968, des experts dévoilent au grand jour la magouille de Legros, en identifiant 44 faux chez le riche collectionneur Algur H. Meadows, tous achetés chez le faussaire franco-américain. On le poursuit en cour.

Pour que Legros ne soit pas arrêté, Elmyr de Hory avoue publiquement être l’auteur des 80 faux découverts. Même s’il n’est inculpé de rien, au cours des décennies 1960 et 1970, Fernand Legros devient un personnage largement médiatisé, dont le nom revient souvent dans des scandales de falsifications d’œuvres d’art. Au cours de cette période, il écrit la préface du livre de David Stein, un autre grand faussaire.

Le faussaire démasqué

En 1979, Legros est finalement accusé pour falsification d’œuvres d’art, et condamné à deux ans de prison, auxquelles il échappe, grâce au temps de prison qu’il a déjà fait en attendant son procès.

En 1980, il cause cependant un accident de voiture, qui met fin à son sursis. Après avoir passé sept mois en prison, Legros tente de poursuivre son train de vie fastueux grâce à sa réputation passée, mais n’y arrive pas. Il meurt en 1983, d’un cancer de la gorge.

Personnage qui a marqué l’imaginaire

Homme public excentrique à la personnalité forte et originale, Fernand Legros a marqué l’imaginaire français : de son vivant, il a joué son propre rôle dans une poignée de films, et a même inspiré le malfrat d’une bande dessinée de Tintin n’ayant jamais vu le jour, l’Alph-art.

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The Kiss

Guy Hain

Faussaire spécialisé dans la refonte de sculptures, Guy Hain a produit illégalement près de 6000 copies de sculptures de Rodin sans autorisation.

Au-delà de la reproduction de peintures, il existe plusieurs autres domaines de l’art qui peuvent intéresser les faussaires : Guy Hain, faussaire et marchand d’art ayant œuvré dans la deuxième moitié du 20e siècle en France, s’est intéressé à la moulure et la refonte de sculptures en bronze.

Ouverture de sa galerie d'art

En 1962, Guy Hain, vendeur de produits vétérinaires, se procure une version du Baiser, une des sculptures les plus connues d’Auguste Rodin, et change de carrière : il ouvre une galerie, Aux Ducs de Bourgogne, et se fait marchand d’art.

Il refuse cependant de se limiter à la vente et se rapproche très vite des propriétaires de la fonderie Georges Rudier, qui produit les œuvres de bronze de Rodin depuis le début du 20e siècle.

De fausses sculptures

Il convainc Georges et Bernard Rudier de réutiliser les moules de Rodin pour couler de nouvelles versions des œuvres du grand sculpteur, sans l’autorisation du musée Rodin, qui possède les droits sur cette œuvre.

Constatant le succès de cette première opération, Hain et sa femme se procurent une fonderie à Luxeuil-les-Bains, dans le Nord-Est de la France, et utilisent les moules du musée Rodin pour produire des faux, en plus de surmouler plusieurs autres sculptures. Hain signe les sculptures qu’il moule avec le nom d’Alexis Rudier, le fondeur officiel de Rodin.

Jusque dans les années 1990, Hain connaît des années de commerce prospère, qui lui rapportent près de 130 millions de francs.

Au-delà de Rodin, Hain refond également des sculptures d’autres artistes de renom, dont Auguste Renoir et Camille Claudel, pour ne nommer que ceux-là.

Stratagème exposé

Il est arrêté en 1992 par la police de Dijon, qui saisit ses sculptures dans nombre de fonderies de la Franche-Comté. Hain paraît devant la cour en 1996, et passe 18 mois en prison. Lorsqu’il ressort, il visite les maisons de vente aux enchères susceptibles de vendre ses faux afin de les racheter.

De nouveau accusé en 2002, cette fois-ci pour la production de plus de 1000 reproductions illégales d’artistes français, Hain écope de 4 ans de prison de plus.

Plus de 6000 faux en circulation

Depuis l’arrestation de Guy Hain, les acheteurs de sculpture en bronze se montrent très sceptiques et prudents lors d’achats.

On estime le nombre de faux produits par Guy Hain à près de 6000, au-delà des quelques milliers recueillis par la police. Seulement le tiers de ces faux ont été localisés, et des procès et saisies sont toujours en cours.

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Han Van Meegeren

Han Van Meegeren

Condamné comme faussaire, mais ensuite élevé au rang de héros national, Han van Meegeren a vendu la majorité de ses faux durant la 2e Guerre mondial pour sauvegarder l’art national hollandais.

Né en 1889 au Pays-Bas, Han Van Meegeren est l’un des faussaires les plus connus du XXe siècle.

Début comme artiste peintre

Dès l’enfance, van Meegeren présente un grand enthousiasme quant à la peinture. Cette passion, pour laquelle il possède pourtant des qualités notables, n’est cependant pas partagée par son père, qui l’oblige à suivre des cours d’architecture à une école renommée de Delft.

Ne présentant aucun intérêt pour ces études, van Meegeren débute une carrière en peinture, d’abord moderne, puis s’inspirant des peintres de l’Âge d’or des Pays-Bas. Son travail n’est pas bien reçu par la critique, qui le jugent recyclé et déjà-vu.

Début comme faussaire

Par vengeance envers ces critiques qui le traitent d’imitateur, van Meegeren décide de se faire faussaire. Pendant six ans, il assimile les techniques, styles et couleurs de peintres connus, se plongeant même dans leur biographie pour connaître les outils et recettes de peinture utilisés dans la confection des plus grands chef d’œuvres.

Ses reproductions sont si bien exécutées que même les meilleurs critiques d’art ne peuvent faire la différence entre les faux et les originaux.

Parmi les premiers faux de van Meegeren, on en compte des peintres Frans Hals, Pieter de Hooch et Gerard ter Borch, trois artistes de l’Âge d’or de la peinture néerlandaise, période que le faussaire affectionne particulièrement.

Faciniation pour les oeuvres de Vermeer

Parmi ses premiers faux, van Meegeren en produit également deux inspirés de Johannes Vermeer : Femme lisant de la musique (1934), et Femme jouant de la musique (1935-36). Van Meegeren développe un attachement particulier à l’œuvre de Vermeer, un peintre assez mal connu à l’époque, dont les toiles commencent tout juste à intéresser les critiques.

Le faux le plus célèbre de van Meegeren, Les Disciples d’Emmaüs (1936-37), trompe tous les experts d’art de l’époque, dont Abraham Bredius, célèbre connaisseur de Vermeer.

Un faussaire en demande

Durant la Seconde Guerre mondiale, la carrière de van Meegeren connaît son apogée : ses œuvres sont exposées dans les plus grands musées d’Europe. Le règne nazi simplifie la vente de faux : les riches collectionneurs néerlandais remplacent leurs collections entières par des tableaux de faussaires pour empêcher que l’armée allemande ne détruise les œuvres d’art de leur pays.

L’un des faux Vermeer de Van Meegeren Le Christ et la parabole de la femme adultère (1941-42) se retrouvent entre les mains d’Herman Göring, homme politique et figure militaire importante de l’armée allemande.

Son arrestation

Après la guerre, van Meegeren est arrêté et emprisonné par les autorités néerlandaises, pour avoir collaboré avec les occupants allemands et vendu d’authentiques œuvres d’art néerlandaises à l’ennemi. Devant ces accusations, van Meegeren préfère se déclarer comme faussaire, et produit devant la cour, pour soutenir ce plaidoyer, le dernier de ses faux Vermeer, Le Christ au temple (1945).

Han van Meegeren est condamné, mais seulement à la peine minimale — il n’ira jamais en prison, puisqu’il subit une crise cardiaque le 26 novembre 1947, dernière journée pour faire appel à la décision de la justice, et meurt le 30 décembre suivant.

Son talent de faussaire célébré

Aujourd’hui célébré internationalement comme l’escroc talentueux ayant déjoué les experts d’art nazis, et également comme peintre de TALENT, van Meegeren a marqué, par ses faux parfaits, l’histoire de l’art tout entière.

En 1951, l’expert d’art Jean Decoen réfute les conclusions quant à La Dernière Cène et Les Disciples d’Emmaüs, attribués à van Meegeren, et affirme que ce sont d’authentiques Vermeer. Bien que cette attribution ait été réfutée par la suite, elle ne fait que confirmer le génie de van Meegeren qui, même après sa mort, continue de tromper l’œil du plus attentif des experts.

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Wolfgang Beltracchi

Wolfgang Beltracchi

Faussaire notoire et prolifique, Beltracchi, en compagnie de sa femme, a produit au-dessus de 300 faux, autrefois exposés dans des musées de renom, dont le MoMA de New-York.

Un faussaire prolifique

Capable, dès l’âge de 14 ans, d’imiter Picasso à la perfection, Wolfgang Beltracchi a trompé les plus grands experts d’œuvres d’art pendant des années. Les fruits de sa fraude leur ont rapporté, à sa femme, ses deux acolytes et lui, plusieurs millions de dollars, en l’espace de quatre décennies.

En se procurant du matériel d’époque (canevas et matériaux âgés dans ses mélanges de peinture) et en développant une technique infaillible de falsification d’étiquettes faisant référence à des collections et expositions célèbres, Beltracchi a réussi à s’enrichir et à flouer le public, jusqu’en août 2010, où ses complices et lui sont arrêtés, et sa collection, saisie.

Début du faussaire

Wolfgang Beltracchi, né Fischer, nait en 1951, en Allemagne. Son père restaure des œuvres d’art et des murales : il grandit donc dans un monde où s’approprier le style et les techniques d’artistes de renom est chose ordinaire.

Lorsqu’il a 17 ans, il est expulsé de l’école ordinaire, et s’inscrit donc à l’école d’art. Beltracchi clame avoir consommé une somme plus que raisonnable de drogues hallucinogènes durant son adolescence, et s’être déjà employé à l’époque à produire des faux.

En 1992, il rencontre Hélène Beltracchi, et prend son patronyme en 1993, suite à leur mariage.

Artistes favoris de Beltracchi

Parmi les artistes qu’il aimait le mieux imiter, on compte Max Ernst, Georges Braque et Fernand Léger, ainsi que plusieurs autres surréalistes et expressionnistes ayant connu leur succès au 20e siècle. Pendant plus d’une décennie, des experts d’art, des galeristes et collectionneurs s’émerveillaient de voir apparaître de nouveaux chefs d’œuvres, alors qu’ils ne faisaient, en réalité, que se procurer les tableaux de Beltracchi.

Ses œuvres ont été exposées dans des musées de renom, dont, par exemple, le Metropolitan Museum of art de New-York.

Le stratagème: avoir hérité d'une large sélection de tableaux

Alors que la plupart des faussaires préfèrent vivre dans l’ombre et vendre leurs œuvres sur le marché noir, la femme de Beltracchi, Hélène, invente de toutes pièces un mensonge qui permet au couple de vendre les faux au grand jour : elle clame que son grand-père, Werner Jägers, lui aurait laissé un héritage comprenant une large sélection de tableaux inconnus des artistes du 20e siècle, car ils auraient été conservés loin des yeux du public durant la 2e Guerre mondiale.

Les Beltracchi vont même jusqu’à produire une fausse photo en noir et blanc où Hélène Beltracchi joue sa grand-mère. Cette photo, apposée à l’arrière des tableaux de la collection « Werner Jägers », sert à l’authentifier.

Au début de la décennie 2000-10, des murmures commencent à circuler à propos de la collection des Beltracchi : un expert, ayant analysé les pigments utilisés pour un supposé tableau d’Heinrich Campendonk, Linear Color Composition, prouve que le tableau date de 1957, alors qu’il est signé 1920. L’erreur de Beltracchi est infime : il a utilisé le mauvais blanc de titane.

Déboire avace la justice

En août 2010, les Beltracchi sont traînés en cour pour la première fois, mais relâchés, suite à un manque de preuve. Quelque temps plus tard, l’expert Jamie Martin déclare que Beltracchi est l’un des faussaires les plus performants ayant jamais vécu. Lors d’un procès ultérieur, le procureur de la couronne estime à 36 le nombre de faux produits par Beltracchi, et la fortune amassée par le couple et leurs acolytes, à 46 millions de dollars.

En 2011, Wolfgang Beltracchi reçoit sa sentence : six ans de prison pour contrefaçon et mise en vente d’œuvres d’art.

Beltracchi, quant à lui, estime à 300 le nombre de faux qu’il a peints. Depuis son procès, 60 autres tableaux ont été identifiés comme des faux, attribués à Beltracchi.

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Mona Lisa

Yves Chaudron

Yves Chaudron, faussaire mystérieux, quasi mythique, est réputé d’avoir produit et mis en réseau, grâce à son compagnon Eduardo de Valfierno, plusieurs faux de la Mona Lisa de Léonard De Vinci.

De fausse Mona Lisa

En 1911, la Mona Lisa de Léonard de Vinci est volée des murs du Louvre, à Paris. Jusqu’à sa réapparition, en 1914, plusieurs faux circulent aux États-Unis et sont rachetés par de riches collectionneurs. Ces faux sont l’œuvre d’Yves Chaudron, un mystérieux artiste dont très peu d’informations nous sont parvenues à ce jour.

Chaudron aurait été employé par Eduardo de Valfierno, un escroc argentin, un an avant le vol, pour produire six copies de la Joconde. Une fois complétées, ces toiles sont envoyées aux États-Unis, où elles demeurent cachées jusqu’au vol, le 21 août 1911.

Une fois que les journaux prennent connaissance de la disparition du chef d’œuvre de Léonard de Vinci, l’affaire connaît une couverture médiatique sans pareil : de l’autre côté de l’Atlantique, les faux se vendent comme de petits pains chauds, à raison de 300 000$ la pièce.

Volé le vrai et revendre de faux

En 1914, la Mona Lisa est retrouvée et on arrête le peintre en bâtiment et employé du Louvre, Vincenzo Peruggia, pour son vol. Après avoir subtilisé le célèbre tableau, Peruggia le cache dans son appartement de Paris durant deux ans, avant de le ramener à Florence.

Une fois en Italie, il essaie de revendre la Joconde au galeriste Alfredo Geri. Alfredo Geri, après avoir reçu l’aide de Giovanni Poggi, directeur de la Galerie Uffizi, Geri dénonce Vincenzo Peruggia à la police, et la Joconde est retournée au Louvre. Lors de son procès, Peruggia jure avoir agi par patriotisme, suivant la croyance que la Joconde devrait être exposée dans son pays d’origine, l’Italie.

Ce n’est qu’en 1932 que paraît l’histoire de Valfierno et de Chaudron.

Le journaliste américain Karl Decker, dans un article, affirme que ce serait l’escroc argentin, surnommé le Marquis, qui aurait orchestré le vol et la revente de faux. Comment a-t-il eu vent de l’histoire ? Ce serait Valfierno lui-même qui la lui aurait confié, en 1913, mais qui lui aurait indiqué de ne rien sortir avant sa mort. Comment vérifier la véracité de ces informations ? Impossible : avec Valfierno et Chaudron décédés, Decker demeurerait le seul témoin vivant de cette complexe affaire…

Évidemment, l’histoire de Karl Decker a été contestée nombre de fois depuis son apparition : plusieurs auteurs, cinéastes et acteurs du monde de l’art se sont appliqués à démontrer comment l’histoire ne peut se tenir. Certains vont même jusqu’à dire que Valfierno n’aurait jamais existé ailleurs que dans l’esprit de Decker !

De plus, les fausses copies de la Joconde, produites par Chaudron, n’ont jamais été retrouvées, et l’artiste lui-même est très mal connu, mis à part pour sa supposée participation à cette immense affaire. Plus de cent ans après le vol de la Joconde, l’affaire est encore sujette à débat.

P.-S. Savez-vous qu’au-delà des conseils sur l’achat d’oeuvres d’art, Guide Artistique c’est aussi une encyclopédie sur l’histoire de l’art et un guide des meilleurs musées et galeries d’art à visiter !

Donc, si vous êtes étudiant en histoire de l’art ou simplement passionné par les artistes célèbres et les différents courants artistiques, je vous invite à consulter notre frise chronologique des mouvements artistiques et nos biographies complètes d’artistes connues. Si vous aimez plutôt admirer les oeuvres d’art, découvrez nos guides des plus beaux musées d’art à voir absolument lors de votre prochain voyage.

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