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Tout sur l'art du graffiti 

Le graffiti fait maintenant partie des diverses formes d’art, et ce, à part entière. Longtemps considéré comme étant un acte de vandalisme, certains adeptes se sont débrouillés pour en faire cependant un art respectable.

Graffiti
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Ainsi, une multitude d’artistes graffeurs se sont affichés tant et si bien que le graffiti est maintenant reconnu et respecté de toutes parts !

Un graffiti est en fait, par définition, un dessin ou une inscription peinte, tracée ou gravée sur des biens publics ou privés, des monuments, des murs ou sur tout autre support qui n’est habituellement pas utilisé dans cette optique.

Le graffiti est la voix de la masse, une façon de transgresser les règles ou de crier haut et fort un fait ou un mécontentement général, à priori. Il sert par ailleurs pour plusieurs de toile grandeur nature, de lieu pour laisser libre court à l’imagination, à la créativité. Il est un art visuel qui offre beaucoup de visibilité et une manière bien particulière d’afficher un désir d’être subversif et coloré.

Introduction au graffiti

Le mot « graffiti » tire ses origines de la langue italienne. Il s’utilise en français et en anglais de la même façon et demeure tel quel, même au pluriel.

De façon plus contemporaine, on associe le graffiti au « street art » (ou art de la rue) ainsi qu’à la culture hip-hop puisque souvent réalisés par des groupes adhérant à cette dernière. Ces groupes sont communément appelés « crew » ou « squad » et illustrent habituellement leurs pseudonymes personnels ou ceux des collectifs dont ils font partie.

Les mots couramment utilisés pour qualifier les artistes qui illustrent des graffiti sont « graffiti-artist », « graffeurs », « writers » et « artistes graffs ».

Origines du graffiti

Observé comme tel depuis la Première Guerre mondiale, les origines du graffiti demeurent très anciennes, selon toute vraisemblance.

En effet, on aurait observé ces derniers tout au long de l’histoire, telle qu’on la connaît aujourd’hui. Des peintures rupestres (jusqu’à 45 millions d’années, selon certains historiens), en passant par la cité de Pompéi en Italie, ville qui avait été enfouie sous la lave du Vésuve en 79 après J.C. et redécouverte plus de 1500 ans plus tard, ainsi qu’à Athènes en Grèce (capitale du pays et site riche en histoire), les graffiti sont le miroir de nombreuses civilisations parfois oubliées.

Plusieurs historiens ont aussi observé des graffiti vikings en Irlande, maya en Amérique du Sud, etc.

Caractéristiques du graffiti

On différencie le graffiti de la peinture par son caractère souvent illégal, voire même clandestin, les lieux dans lesquels ils ont été dépeints (grottes, cellules, caveaux, etc.) ainsi que ce qu’ils représentent.

Le graffiti tel qu’on le connaît aujourd’hui est urbain et il a connu une évolution remarquable au fil des décennies. Souvent réalisés dans un contexte de tension politique ou suite à des faits de société ayant un grand impact sur la masse, ils se sont développés durant les révolutions, les guerres (Algérie, première et seconde guerre mondiale, l’occupation, etc.) et plus tard, dans un esprit esthétique par l'utilisation de nouvelles techniques telles que la peinture aérosol, l’utilisation de pochoirs, la gravure et la peinture au pinceau ou au rouleau, pour ne nommer que celles-ci.

De plus, l’observation de nouveaux styles est venue rendre le graffiti plus crédible aux yeux du monde artistique.

Différent style du graffiti

On pense notamment aux styles « chrome », « bubble » ainsi que l’inspiration du dessin sous forme de bande dessinée ou par l’art du tatouage (peinture à l’aérographe).

Depuis les quelques dernières décennies, une multitude d’artistes graffeurs de grand talent ont connu la célébrité grâce à leurs oeuvres. Parmi ceux-ci, Cornbread, Jean-Michel Basquiat, Blek le Rat et Banksy. Ces derniers ont souvent fait couler beaucoup d’encre, mais sont devenus des icônes du « street-art » par leurs réalisations irrévérencieuses et intelligentes, souvent reflet de ce que tout le monde pense en secret.

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Histoire moderne du graffiti

Histoire moderne du graffiti

Observé depuis maintenant des millions d’années sous diverses formes, le graffiti est un support d’expression et de manifestation grandeur nature!

Ayant ponctué sporadiquement l’univers de diverses civilisations, ce n’est cependant qu’au 20e siècle qu’il devient un art esthétique estimé du monde artistique, mais aussi des amateurs qui cherchent à se procurer certaines de ces oeuvres très particulières.

Graffiti des années 40

Ainsi, l’art du graffiti a pris son essor dans les années 1900 et plus particulièrement vers 1942, durant la Seconde Guerre mondiale. C’est à cette époque qu’on associe véritablement un nom au graffiti. Ce nom est Kilroy. Il s’agit d’un homme qui aurait travaillé dans une industrie qui fabriquait des bombes à Détroit, au Michigan.

Chaque fois que l’homme vérifiait un item, il y inscrivait en grosses lettres « Kilroy was here » (Kilroy était ici).

Ainsi, ces bombes étaient transportées en Europe alors que la guerre battait son plein. C’est de cette façon que Kilroy devint populaire. Les soldats écrivaient l’inscription « Kilroy was here » sur tous les murs qui étaient demeurés intacts suite aux bombardements. Par la suite, le nom devint rattaché systématiquement au graffiti et Kilroy est devenu synonyme de protestation pacifique par le biais de ses inscriptions.

Graffiti des années 50 et 60

Dans les années 50 et 60, c’est au tour de Cornbread de voler la vedette. Ce dernier travaillait avec la collaboration de son acolyte nommé Kool Earl. Ces derniers ont contribué à faire du graffiti ce qu’il est aujourd’hui. Cornbread avait commencé à faire des graffiti pour impressionner une jeune femme, mais, gagna à sa grande surprise en popularité. Ainsi, les médias se sont intéressés à ses oeuvres, lesquelles ont souvent connu une large publicité.

Il finit par se dissocier de son compagnon et travailla seul jusqu’en 1972, moment où il stoppa ses activités.

Cela dit, la fin des années 1960 fut forte en manifestations de tous genres. La guerre du Vietnam entraîna de nombreuses revendications et le signe de paix fut peint sur une multitude de murs de campus universitaires et d’écoles partout en Amérique, mais aussi en Europe.

De plus, les revendications de la population afro-américaine, le féminisme, l’appel mondial à la paix, etc. furent cause de graffiti et de manifestations de support et de solidarité. C’est d’ailleurs à la même époque que le graffiti fait une entrée remarquée à New York.

Avec des noms importants et reconnus encore à ce jour dans le milieu, des individus qui ont eux aussi contribué à faire du graffiti ce qu’il est à ce jour.

Graffiti des années 70 et 80

Au début des années 70, le graffiti se transforma littéralement. Certains artistes commencèrent à peindre davantage que leurs simples pseudonymes. Le mouvement était bien enclenché.

Ces artistes avaient alors pour mission de peindre dans les lieux les plus interdits et contrôlés, privilégiant la transgression des lois et le malin plaisir qui en retourne.

C’est aussi à cette époque qu’on voit apparaître les premiers « tags » féminins. En effet, le graffiti était plutôt pratiqué par des hommes, résultat direct des risques encourus lorsqu’un dessin ou une signature étaient peints dans des lieux à hauts risques.

En 1971, les graffeurs commencent à peindre leurs pseudonymes sur les wagons de trains, à l’intérieur de ceux-ci et même sur les murs des stations. S’en suit une remarquable période d’évolution jusqu’à la fin des années 70 : pseudonymes en trois dimensions, dessins élaborés, collectifs de plus en plus nombreux.

Ainsi, cette quête se poursuivit jusqu’à la fin des années 1980.

Graffiti des années 90 à aujourd'hui

À New York, une nouvelle réglementation expressément conçue pour contrer les graffiti fut adoptée. De cette façon, l’effet dissuasif devint palpable et le découragement fut à son plus haut niveau. Un infime nombre d’artistes graffeurs persista ainsi à peindre trains et métros, malgré des contraventions coûteuses et même, des peines d’emprisonnement dans certains cas.

L’élection du maire Giuliani dans les années 1990 met encore plus l’emphase sur les sanctions et le fait de contrer les graffiti. Malgré cela, les passionnés n’ont jamais complètement laissé tomber leur art et ont continué de peindre.

Aujourd’hui, plusieurs pays considèrent certaines oeuvres comme étant de l’art contemporain et tolèrent le graffiti avec une pointe de plaisir et d’admiration envers ces artistes qui jouent un rôle clé dans la liberté d’expression.

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Graffiti américain

Graffiti américain

C’est dans le métro de New York que le graffiti fait son entrée en Amérique dans les années 1970.

Ce qui débuta par la simple représentation de tags (signatures) prit des proportions gigantesques. En effet, les métros et wagons de trains furent très rapidement recouverts d’inscriptions des plus variées. En seulement quelques années, les artistes graffeurs améliorèrent leur art en adoptant divers styles, couleurs et formes, créant des typographies jusqu’alors méconnues.

Le but ultime du graffiti, à l’époque, était d’obtenir la célébrité et d’être reconnu par ses pairs, de signifier son existence et son courage en réalisant des oeuvres dans des lieux souvent interdits ou contrôlés.

Plus tard, des collectifs furent créés afin de réaliser des graffiti à plus grande échelle, ou simplement d’afficher ses couleurs.

S’en résulte, vers la fin des années 1970, l’émergence de la culture hip-hop. Cette culture, composée de danse, de musique, de mixage de disques vinyles, de style vestimentaire et de rap (textes parlés sur des airs musicaux), regroupe la plupart du temps des gens de mêmes origines, possédant des valeurs similaires.

Ces groupes, appelés crew, posse ou squad, poursuivent leur mission ultime : réaliser des graffiti représentatifs de leur culture. Mais une ombre vient se jeter sur leurs réalisations au début des années 1980.

La ville de New York sévit contre le graffiti

Une loi, dans la ville de New York, est établie pour sanctionner les graffeurs. Ainsi, de moins en moins d’artistes s’adonnent à cet art et les plus courageux iront dessiner dans les arrondissements défavorisés new-yorkais, plutôt que dans la ville elle-même.

C’est de cette façon que l’art du graffiti s’étend aux autres grandes villes américaines. On commença donc à les voir apparaître à Chicago, Los Angeles, Washington ainsi que dans les villes européennes avec le même esprit en tête : la liberté d’expression.

Graffiti sur toile et dans les galeries d’art

Parallèlement, le monde artistique porta de plus en plus d’attention à cette forme d’art peu conventionnelle. Une multitude d’artistes graffeurs s’intéressèrent à la peinture sur toile et certains d’entre eux iront même jusqu’à exposer dans les galeries d’art un peu plus éclatées qui parsèment l’univers bien particulier de la scène artistique new-yorkaise.

Ainsi, les plus grands exposèrent à la Tony Shafrazi Gallery, pour ne nommer que celle-ci. Cette galerie située dans le quartier Chelsea aura servi de plaque tournante pour plusieurs artistes, dont Keith Haring (1958-1990), notamment. Ce dernier avait alors participé à sa première exposition et avait gagné une grande notoriété publique suite à l’exposition de ses oeuvres.

Ces artistes étaient, pour la plupart, issus de quartiers aisés et avaient étudié la communication visuelle ou l’art à l’université.

Différentes techniques de peinture

C’est l’amour et la passion envers l’art urbain et son penchant subversif qui les ont conduits vers le graffiti. Certains d’entre eux développeront des méthodes très particulières afin de parvenir à la réalisation de leurs oeuvres, ce qui en fera des virtuoses très respectés de par le monde. On pense, entres autres, à Jean-Michel Basquiat (1960-1988) ou, plus tard, à Banksy (1974- ).

Dans le cas de Banksy par exemple, il s’agit de l’utilisation de pochoirs découpés avec une grande précision et peints à l’aide de tous les supports possibles (aérosol, peinture au pinceau, au rouleau, etc.). Bien que ce dernier ne soit pas Américain, il réalise, encore à ce jour, beaucoup d’oeuvres aux États-Unis.

La réalisation de graffiti est encore bien présente, et ce, partout en Amérique. La réglementation à leur sujet est très discutable. En effet, cette dernière varie d’un état à l’autre, d’une ville à l’autre.

Si certains se contentent de réglementer et de contrôler l’achat des produits servant à peindre, d’autres seront beaucoup plus catégoriques en punissant sévèrement tout artiste graffeur ayant peint dans un lieu public ou sur un monument, par exemple.

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Le graffiti en Europe

Le graffiti en Europe

L’Europe, avec ses grands bouleversements historiques et ses révolutions, a vu naître le graffiti tel qu’on le connaît aujourd’hui très tôt.

Dès 1960, en France, on le compare à une forme d’art, ce qui s’avère être plutôt singulier à l’époque. Même si les critiques sont mitigées, l’art du graffiti était né, au grand plaisir des artistes qui s’adonnaient à cette pratique.

Vers la fin des années 1960, on retrouve une valeur très intellectuelle et songée au sein des graffiti conventionnels, inspirés par la politique pour la plupart. Teintés parfois d’humour, parfois de poésie, on dépeint des slogans accrocheurs et sympathiques, souvent à double sens. Ces graffiti sont peints au rouleau ou au pinceau en règle générale, bien que certains artistes faisaient usage d’aérosols.

Au début des années 1980, le graffiti est considéré comme étant de l’art urbain et son aspect illégal et clandestin intéresse bon nombre d’artistes. On peint de façon humoristique et légère, en adoptant de nouvelles techniques très intéressantes comme le pochoir, par exemple. Colorés et déjantés, les graffiti ont la cote !

Arrivé en Europe du graffiti « new-yorkais »

C’est par ailleurs dans cette même période que les graffiti de style « new-yorkais » font leur apparition à Paris.

Associés à la culture hip-hop, ils sont souvent réalisés par des collectifs, sur le même modèle que ceux retrouvés aux États-Unis.

Parallèlement, au début des années 1960, l’Allemagne était en pleine ébullition. Le mur de Berlin fut construit, séparant l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest. Ainsi, il était impossible pour les citoyens situés à l’est du mur de traverser, ni même d’approcher le mur, alors que les résidents situés à l’ouest traversaient régulièrement afin d’y réaliser des graffiti.

Lorsque le mur fut détruit à la fin des années 1980, il était presque complètement submergé de slogans, dessins, peintures, etc. Ce dernier aura servi de support et de tribune libre à bon nombre de jeunes Allemands qui désiraient protester et signifier leur mécontentement.

Finalement, bien que l’un des pays les plus modernes d’Europe, l’Espagne emboita le pas beaucoup plus tard. N’empêche qu’on y retrouve actuellement plusieurs des graffiti les plus élaborés et tranchants ainsi que les artistes graffeurs les plus prometteurs.

Lutte anti-graffiti

Malheureusement, l’art du graffiti est souvent sanctionné en Europe. Ainsi, en France, on pourchasse depuis quelques décennies les artistes ayant réalisé des graffiti aux messages à caractère politique. Une sorte de lutte anti-graffiti bat par ailleurs son plein, mais, n’est pas nécessairement contrôlée par le gouvernement ou par les villes.

Ce sont souvent les sociétés des transports qui désirent en finir avec les graffiti.

Bien que ces dernières tolèrent certains d’entre eux dans des lieux jugés pertinents, elles s’empressent habituellement de détruire les graffiti qui parsèment leurs réseaux et leurs véhicules (trains, wagons, etc.). Par ailleurs, plusieurs villes ont investi de rondelettes sommes dans de l’équipement anti-graffiti.

Les graffiti sont sévèrement sanctionnés en France.

Ainsi, lorsqu’ils sont réalisés sur des supports non autorisés, ils sont considérés comme étant nuisibles et destructeurs de la propriété d’autrui et sont passibles d’amandes allant de 1500 à 30 000 euros et dans certains cas extrêmes, sujets à emprisonnement pour une durée maximale de 2 ans.

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Les inspirations du graffiti

Les inspirations du graffiti

Le graffiti est sans aucun doute, en premier lieu, un acte passionnel et animé. Les motivations et inspirations qui le suscitent sont tout autant variées et bigarrées que les artistes qui adhérent au mouvement.

Il s’agit très souvent de motivations très personnelles, voire intimes, inspirées par la vie courante et qui occasionnent de vives émotions de parts et d’autres. Ces émotions, positives ou négatives, se doivent d’être transposées en graffiti et ce, à la manière de l’artiste qui l’illustre. Alors que ces derniers constituent la grande majorité des artistes graffeurs, certains ont des inspirations et des motivations bien différentes.

Artistes en quête de visibilité

En effet, plusieurs graffiti-artistes privilégient la reconnaissance et la célébrité découlant de la visibilité occasionnée par le graffiti.

La reconnaissance de leurs pairs ou du monde en général est la plus délicieuse des flatteries pour un graffeur. Dans un tout autre contexte, plusieurs sont pris d’un désir de créativité et préfèrent réaliser leurs oeuvres dans cet esprit. Ils utilisent alors des couleurs variées, des méthodes diversifiées et apportent le plus de détails possibles à leurs réalisations, souvent transformants le support utilisé en un véritable canevas grandeur nature!

Faux artistes

Ceci dit, quelques autres graffeurs sont des trouble-fête. En fait, pour une infime minorité d’entre eux, c’est le désir de perturber la paix, de détruire et de faire un énorme pied de nez à la société qui les inspire. Ils noircissent et déforment l’image du graffiti qui est projetée au public et briment par la même occasion les droits des réels artistes graffeurs. Leurs réalisations sont souvent d’un goût douteux et sont peu respectées du milieu.

Ces faux artistes sont plutôt mal aimés du public, tout comme de leurs pairs puisqu’ils sont considérés comme étant tout simplement des nuisances, des indésirables. Pour la grande majorité des graffiti-artistes, le besoin de vivre dangereusement, de prendre des risques, de défier l’autorité ou de performer dans l’illégalité s’avère une grande inspiration, une motivation importante.

Le message avant tout

En scrutant les graffiti, on réalise rapidement que l’idée principale est la communication. Par la voie de l’illustration ou de l’écriture, on désire transmettre un message, un énoncé, un mécontentement ou au contraire, quelque chose qui rend heureux et qui donne envie de crier haut et fort son bonheur.

Qu’il s’agisse d’un message politique, d’une revendication, d’une révolte, d’un fait de société qui dérange, le graffiti prend les allures du miroir d’une collectivité, du reflet de ce que la masse ressent et pense. Pour quelques-uns, c’est une simple expression de ressentiment, d’un malaise émotionnel créé par diverses situations.

Dans les autres cas, il est plutôt question de graffiti hip-hop.

Inspiration de la culture hip-hop

Ceux-ci font partie de la grande majorité des graffiti observés de par le monde et sont plutôt problématiques. Souvent réalisés par des groupes d’individus adhérant au mode de vie hip-hop et partageant les mêmes origines ethniques, leurs messages sont plutôt ambigus. Ils signifient tout simplement, parfois, une appartenance à un groupe spécifique parfois constitue un message très clair envers un autre collectif.

Difficiles à décoder pour la population générale, ils sont mal interprétés, mais tout de même réalisés avec un but très précis en tête. Le public en est ainsi irrité et choqué et tend à condamner ces actes qu’il qualifie de vandalismes.

Il existe une grande majorité de gens pour qui le graffiti est un art de vivre, une activité qu’ils pratiquent en toute légalité, sur des supports autorisés. Ces derniers sont des artistes à part entière et leurs inspirations sont aussi variées que pertinentes.

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Art ou vandalisme ?

Art ou vandalisme ?

Le débat qui cherche à déterminer si le graffiti est un art ou un acte de vandalisme existe depuis toujours.

Qui dit vrai et qui dit faux ? Bien que le graffiti ait gagné ses lettres de noblesse depuis fort longtemps déjà au coeur de certains milieux (dont le milieu artistique), certains réfractaires tendent à vouloir démontrer qu’il s’agit d’un acte illégal, d’un cancre pour la société et on le qualifie même de métastase (cellule cancéreuse) !

Outils pour stimuler la créativité des jeunes

Pourtant, tout porte à croire que si réalisé dans un contexte légal, le graffiti est un excellent moyen de stimuler la créativité des jeunes et de les pousser à développer leurs talents, ce qui est somme toute très positif pour une agglomération.

Du coup, ces jeunes ont davantage confiance en eux et perçoivent leur avenir d’un nouvel oeil. Les adolescents de quartiers défavorisés vivent parfois dans la pauvreté extrême. Dans la mesure où ceux-ci sont stimulés de façon adéquate, il peut parfois se produire des miracles!

Pour embellir les quartiers

Par ailleurs, certaines oeuvres réalisées par des artistes de calibre sont bien acceptées dans divers arrondissements et quartiers. Plusieurs d’entre elles sont colorées, joviales, sympathiques et ne se limitent pas qu’au simple tag qui peut parfois être gênant.

Une panoplie d’artistes réalisent des fresques sous forme de murales, ce qui confère des airs d’unité, de respect et de créativité à certains quartiers. Bien sûr, il u a une différence majeure entre murale et tag.

L’oeuvre murale est souvent très élaborée et étoffée.

Représentant parfois des paysages ou des personnages variés, elle fait partie de l’art moderne la plupart du temps et est reconnue comme tel.

Signature de l'artiste

Le tag est, quant à lui, l’illustration d’un pseudonyme personnel ou de celui d’un collectif. Il représente l’appartenance à un groupe ou le simple désir de vouloir acquérir une certaine notoriété sur la scène graff. Bien que reconnu lui-aussi, il n’est pas aussi élaboré et particulièrement accepté que le graffiti sous forme murale. Les gens qui sont contre l’idée ont souvent recours à des arguments de taille. Parmi les raisons les plus plausibles, on mentionne souvent l’enlaidissement de l’image d’un quartier ou d’un arrondissement, la dégradation de certains monuments et biens publics.

Le graffiti donnerait, selon eux, un aspect visuel dépravé, abandonné et serait signe d’une mauvaise gestion de la part des autorités. De plus, laisser les artistes graffeurs performer où et comme bon leur semble serait signe de relâchement et de négligence, signifiant un manque d’intérêt envers ses propres concitoyens.

Certes, la question sera toujours source de débats animés entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre.

La clé de la civilité et du respect

Cela dit, il y a cependant les gens qui ne sont ni pour, ni contre. Ceux qui considèrent qu’en autorisant l’accès à des lieux spécifiques aux artistes graff ainsi qu’en leur permettant de réaliser leurs oeuvres de façon légale pensent fermement que ce genre de solution serait la clé de la civilité et du respect. En le rendant accessible, sans pour autant verser dans l’exagération, on banaliserait l’acte en quelque sorte, de façon à le rendre moins attrayant aux yeux des artistes qui sont incités par le besoin d’illégalité et de clandestinité.

Bien entendu, il y aura toujours des gens qui repousseront les limites et qui inventeront sans cesse des méthodes plus élaborées pour défier le système et la justice, mais, en étant davantage ouvert et en apprenant à apprécier le caractère artistique du graffiti, les frictions seraient estompées et l’art pourrait devenir un loisir accessible à tous.

Finalement, le but ultime est de faciliter la liberté d’expression et de favoriser la compréhension et ce, que l’on soit pour ou contre la question.

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Le graffiti dans les galeries

Le graffiti dans les galeries, musées et publicités

Le graffiti a acquis toute sa notoriété et une reconnaissance bien méritée vers la fin des années 1970, avec des artistes qui changent à jamais le cours des choses. Il s’agit de l’époque où l’on a pu observer les premières expositions au sein de galeries et musées.

En effet, une multitude d’artistes graffeurs ont commencé à cette époque à peindre sur des supports variés, tels canevas et toiles, pour ne citer que ceux-ci. Ces derniers n’étaient pas nécessairement issus du même milieu que la majorité de leurs acolytes, ayant suivi pour la plupart une formation en arts ou en communications.

L’idée d’un art urbain, expressif et coloré avait su charmer certains personnages célèbres et c’est par la suite qu’ils se virent recevoir les offres de promoteurs, spécialistes des arts ou vendeurs afin d’organiser des expositions d’envergure, pour la plupart dans des galeries spécialisées en art de la rue et en art « underground ».

Arrivé des graffiti dans les galeries d'art

Sur la scène new-yorkaise, ce sont les galeries Fashion Moda, Sydney Janis Gallery, Tony Shafrazi Gallery ainsi que la Fun Gallery de l’actrice Patti Astor qui exposèrent le graffiti les premières. On pense ainsi à Keith Haring ou Jean-Michel Basquiat par exemple, qui ont tous deux exposé leurs oeuvres dans ces galeries.

Plus tard, soit vers le milieu des années 1980, c’est la France qui emboîta le pas en ouvrant le tout premier musée d'art portant sur le graffiti. En 1987, le Musée de la mémoire des murs ouvre ses portes et expose une panoplie de graffiti, des plus anciens aux plus récents.

Apparition du style graffiti en publicité

Ce n’est cependant qu’au début des années 2000 que l’on commence à constater l’utilisation du graffiti dans les publicités des grandes sociétés de ce monde. Bien que certains graffiti-artistes ont souvent été payés au cours des dernières décennies afin de peindre lors d’évènements et occasions spéciales, des sociétés telles que Nike, IBM, Sony, et même des lignes de vêtements comme Ecko ont employé des graffeurs dans le but de se servir du graffiti comme moyen de communication, comme médium publicitaire.

De cette façon, ils touchent un public jeune et à l’affût des nouveautés.

Pour IBM par exemple, la campagne publicitaire visait à faire connaître son produit « Linux ». La société commanda à quelques artistes de peindre sur les trottoirs des villes de San Francisco et de Chicago des signes de paix, des coeurs et des pingouins, figure emblématique du produit « Linux ». Le message véhiculé : Paix, amour et « Linux ». Malheureusement, l’entreprise a dû débourser des montants importants suite à des poursuites, à cause du caractère illégal de leur campagne.

Dans le même esprit et quelques années plus tard, Sony employa des techniques similaires. Cependant, suite aux péripéties d’IBM, ils s’assurèrent de la légalité de leur campagne en payant les propriétaires de chacune des bâtisses sur lesquelles ils comptaient afficher leurs publicités. Le tout se déroula sans heurts.

Si les oeuvres de certains artistes sont exposées au coeur de galeries et musées en toute légalité, d’autres n’ont pas eu la patience d’attendre.

Ainsi, au début des années 2000, le célèbre artiste graffeur British Banksy transcenda toutes les règles établies jusqu’alors, en installant lui-même ses réalisations dans certains des musées les plus respectés du monde, et ce, en toute clandestinité. Il réussit à se faufiler dans ces derniers sans que personne ne soit au courant et installa ses oeuvres plutôt loufoques aux murs, parmi les toiles déjà existantes.

Graffiti considéré comme un mouvement artistique

Ce genre d’acte s’avère être la marque de commerce de l’artiste et c’est ce qui lui a valu sa grande popularité. À ce jour, le graffiti est considéré comme faisant partie de l’art contemporain et continu de gagner en crédibilité en s’affichant via plusieurs modes peu conventionnels.

Aux yeux de certains, le graffiti est le plus puissant mouvement artistique dans l’histoire récente de l’art. L’inspiration et le réalisme qui en relèvent sont indiscutables et sont le reflet de la société telle qu’on la connaît.

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Le graffiti et le hip-hop

Le graffiti et le hip-hop

Graffiti et hip-hop sont directement liés l’un l’autre.

Ce dernier, apparu au début des années 1970 aux États-Unis, est un mouvement culturel entremêlant musique et chanson (hip-hop, MCing, rap), art, mixage de vinyles (DJing), danse (Breakdancing) et graffiti.

Origine du mouvement hip-hop

Établit au départ dans les ghettos new-yorkais, sa culture s’est étendue au reste du monde dans les années 1980 et regroupe habituellement des individus de même origine ethnique. Éventuellement se sont greffés au mouvement les vêtements, le « slam » (sorte de poésie récitée de façon saccadée), un langage spécifique (street-language) et le « street art ».

La culture hip-hop fut d’abord connue mondialement par sa musique et y est systématiquement associée, malgré toute la complexité qui se cache derrière son mode de vie.

Elle est actuellement la culture urbaine dominante de par le monde. Trop souvent associé au rap et à certains groupes plutôt violents, le mouvement possède des valeurs saines et tend à véhiculer un message d’amour, de paix et de plaisir. De plus, dans chacune des disciplines associées à la culture, on prône le dépassement de soi et la réalisation, ce qui est un message très positif pour la jeunesse.

Un mode d'expression de la rue

Bien que le graffiti ait été aperçu bien avant l’avènement de la culture hip-hop, il est devenu en quelque sorte son moyen d’expression le plus palpable et fut révolutionné par celle-ci.

Du simple slogan revendicateur peint à l’aérosol, au rouleau ou au pinceau aux « tags » et graffs élaborés, la hip-hop a réellement bouleversé cet art contemporain aux dix mille visages. Omniprésent en milieu urbain, le graffiti permet au graffeur issu de la culture hip-hop de s’associer à un collectif ou un mouvement, de s’imprégner de son environnement et de laisser sa marque.

Technique et élaboré, le graffiti nécessite adresse et créativité, souci du détail. Il implique le contrôle d’une multitude de méthodes artistiques, de la juxtaposition d’éléments en passant par le pochoir, la gravure, la peinture à la bombe, le rouleau ou le pinceau en plus de nécessiter la maîtrise de certains concepts tels que l’équilibre, la géométrie, le style. Les graffiti, dans la culture hip-hop, sont très souvent porteurs de messages.

Son appartenance à un groupe, sa révolte, son indignation, etc., sont parmi les messages que l’on tente d’illustrer, et ce, la plupart du temps avec succès.

Il ne faut pas cependant confondre graffiti et « tag », tous deux faisant partie de la culture hip-hop.

Le graffiti est une forme d’art complexe et élaborée, illustrant personnages et lettrages divers avec détail et attention alors que le « tag » est une signature, habituellement associée à un artiste graffeur particulier ou au groupe auquel il adhère. Par ailleurs, le « tag » peut s’avérer être une trace toute simple laissée au passage, mais qui est tout de même associée à un artiste spécifique. Il est, en somme, une calligraphie au style un peu plus raffiné.

Dans les block parties

Régulièrement, dans le cadre de « block parties » (sorte de fête qui réunit l’ensemble des artisans du hip-hop), des graffeurs sont invités à venir peindre leurs oeuvres dans une ambiance festive, au rythme des membres présents pour chanter (rap/hip-hop) et pour danser, mais aussi pour mixer des disques et ce, dans le but ultime de voir tout ce beau monde s’animer et s’amuser sans penser au lendemain.

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Curieux pour en apprendre plus ? Voici les livres essentiels sur le graffiti!

P.-S. Savez-vous que au-delà de l’histoire de l’art, Guide Artistique c’est aussi des conseils sur le matériel d’artiste et un guide des meilleurs musées et galeries d’art à visiter !

Donc, si vous êtes du genre créatif, je vous invite à consulter nos guides complets sur les différents types pinceaux et de peinture que vous pouvez vous procurer en ligne. Si vous aimez plutôt admirer les oeuvres d’art, découvrez nos guides des plus beaux musées d’art à voir absolument lors de votre prochain voyage.

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